Yves THOMAS
Les plus belles œuvres d’Yves THOMAS ont quelque chose aussi de musical, sonate et symphonie se mêlent dans la lumière du tableau.
Les rochers d’un noir décliné en gris violet sont comme les ombres d’un monde mystérieux dont on observe la surprenante beauté.
Dans ses peintures « visionnaires » tout évoque le temps qui passe, de l’usure des pierres jusqu’aux navires échoués.
Et pourtant, la lumière du tableau échappe à cette érosion tant elle est vivante et joue de son intemporalité.
Iles, récifs, rochers n’appartiennent à aucune contrée identifiable.
Seule la lumière donne vie et un sens à ces paysages sortis de l’âme.
C’est donc un Temps Lumière qui enfante ces espaces, ce Temps qui se situe au sein même de l’Émotion ; un Temps spirituel nous hante de sa présence intrinsèque, échappe à l’intellect pour mieux exister offrant au spectateur la possibilité de se faire voyant à son tour.
L’art d’Yves Thomas est certes une invitation à un Voyage intérieur mais aussi le témoignage authentique d’un artiste œuvrant au-delà des modes et ayant su rester fidèle à ses rêves.
Il a permis à la Lumière de ses tableaux de s’épanouir, lui-même, et, par le miracle de la création, témoigner de la Lumière de nos rêves.
Hervé Sérane
Chers amis,
Chers artistes,
Cet été, le Cercle des Artistes Européens est doublement en deuil, après avoir perdu notre ami Juan Ramirez, c’est à notre ami Yves Thomas que nous rendons hommage.
Cher Yves,
Tu n’étais pas simplement un artiste. Tu étais un passeur. Un bâtisseur de mondes. À travers tes toiles, tu ouvrais des portes que nous ne savions pas exister. Des paysages marins imaginaires, suspendus entre ciel et mer, entre rêve et mémoire, qui semblaient surgir d’un ailleurs intime que toi seul savais visiter — et que tu partageais avec une générosité silencieuse.
Tes œuvres n’étaient jamais seulement à regarder. Elles étaient à vivre. À traverser. À ressentir. Elles invitaient à la contemplation, mais surtout à l'évasion, au rève et à la poésie. Qui d’entre nous n’a pas, un jour, perdu la notion du temps en plongeant dans un de tes paysages, là où les formes flottaient, où les lumières dansaient, où l’on se sentait soudain un peu plus léger ?
Tu avais ce don rare : celui de faire rêver sans détour, sans bruit, avec une intensité douce et profonde. Ton monde intérieur était immense, et tu nous en as offert les clés. Tu peignais comme d’autres écrivent des poèmes — avec pudeur, avec vérité, avec une infinie tendresse pour la beauté cachée des choses.
Et puis, il y avait l’homme. L’ami. Toi. Discret, vrai, habité par cette force tranquille qui inspirait le respect et l’affection. Tu ne cherchais pas à briller. Tu étais lumière, tout simplement. Tu avais cette capacité à apaiser, à écouter, à faire du lien sans jamais t’imposer.
Aujourd’hui, il y a un vide, c’est vrai. Mais il est peuplé de tes œuvres, de ton regard, de ton monde à toi. Tes toiles continuent de murmurer à ceux qui les regardent. Elles nous parlent encore. Elles nous guideront longtemps.
Et dans ce moment de peine, nos pensées les plus profondes et les plus tendres vont à ceux que tu aimais tant : à Annie, ta compagne de toujours, à tes enfants, à ta famille. Que leur chagrin soit un peu allégé par la beauté que tu as laissée, par l’amour que tu as semé autour de toi.
Merci Yves. Pour l’artiste, pour l’ami, pour l’homme. Tu as rejoint un autre paysage, sans doute encore plus beau. Mais nous garderons précieusement ceux que tu nous as offerts.
Nous rendrons également hommage à Yves en le nommant membre d'honneur à titre posthume et une page personnelle lui sera consacrée sur notre site internet.
Bien amicalement
Carmen